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Delphes (Δελφοί) |
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Delphes (en grec : Δελφοί, ancien : Delphoí, moderne : Delfí) est le site d'un sanctuaire panhellénique, situé au pied du mont Parnasse, en Phocide, où parle l'oracle d'Apollon à travers sa prophétesse, la Pythie
Delphes (en grec : Δελφοί, ancien : Delphoí, moderne : Delfí) est le site d'un sanctuaire panhellénique, situé au pied du mont Parnasse, en Phocide, où parle l'oracle d'Apollon à travers sa prophétesse, la Pythie ; il abrite également l'Omphalos ou « nombril du monde ». Investie d'une signification sacrée, Delphes est du VIe au IVe siècle av. J.-C. le véritable centre et le symbole de l'unité du monde grec.
Les sanctuaires panhelléniques sont des complexes architecturaux extérieurs aux cités. Ils constituent les seuls lieux où tous les anciens Grecs, et certains barbares (Lydiens et Étrusques) prennent part à des célébrations religieuses communes.
Le nom de Delphes (pluriel Δελφοί / Delphoí) vient du mot « dauphin » (δελφίς / delphís) : dans la poésie homérique, Apollon aurait pris la forme de cet animal pour attirer les marins crétois chargés d'instaurer son culte sur le site.
Les traces les plus anciennes d'une occupation humaine dans la région de Delphes (dans une grotte du plateau du Parnasse) remontent au néolithique. Le philosophe péripatéticien Phanias d'Érèse dit qu'avant le règne du roi Gygès de Lydie, Apollon Pythien n'avait ni or, ni argent1. Sur le site du sanctuaire, un village modeste de 1400 av. J.-C. environ a été reconnu : ce site, nommé Pythô (Πυθώ, οῦς (ἡ) et Πυθών, ῶνος (ἡ)) dans l'Iliade (cf. II, 519 et IX, 405) et dans l’Odyssée (cf. VIII, 80), est abandonné entre 1100 av. J.-C. environ et 800 av. J.-C. Le sanctuaire se développe probablement à partir de cette date, avec l’apparition d’un premier autel et d'un premier temple, que la tradition delphique et la tradition antique placent sur une pente où se serait trouvée une fissure naturelle exhalant des vapeurs (notamment Strabon, IX, 3, 5).
C'est surtout entre le milieu du VIIIe siècle av. J.-C. et le milieu du VIIe siècle av. J.-C., qu'Apollon Pythien gagne une notoriété importante : il est le patron des entreprises coloniales effectuées durant cette période.
On attribue la destruction du temple au tremblement de terre de 373 av. J.-C., mais la catastrophe, provoquée par un glissement de terrain, fut assez limitée. Perdant son importance politique et surtout son autonomie à partir du IVe siècle av. J.-C., le site entame un long déclin, marqué par les troubles politiques qui agitent la Grèce. Le IIIe siècle av. J.-C. est celui de la mainmise de la Confédération étolienne, dont les troupes repoussent près de Delphes les envahisseurs Galates en 279 av. J.-C.
Après la conquête de la Grèce par Rome (le pilier de Paul-Émile commémore la défaite du dernier roi macédonien Persée), peu d'édifices importants sont construits, si ce n'est le stade refait par Hérode Atticus.
En 392, l'interdiction des cultes païens dans l'empire romain par l'Édit de Théodose marque la fin officielle du culte d'Apollon Pythien. Une ville chrétienne s'installe alors dans le sanctuaire (églises, villas importantes), puis disparaît probablement au VIIe ou VIIIe siècle. Le site est provisoirement abandonné et les ruines sont progressivement recouvertes. Le site est ensuite occupé jusqu'à la fin du XIXe siècle par un village du nom de Kastri. Cyriaque d'Ancône visite Delphes au XVe siècle.
Apollon lui-même aurait fondé le sanctuaire de Delphes après avoir construit le temple de Délos. Le temple était alors gardé par un serpent nommé « Python », fils de Gaïa (la Terre) et gardien d'un oracle consacré à Gaïa. Apollon, désireux d'établir un oracle pour guider les hommes, tua Python (il le laissa pourrir au soleil par la suite) avec son arc et s'appropria l'oracle. (cf. Hymnes homériques) Pour faire venir ses prêtres, il détourna un bateau crétois (cf. section supérieure).
Ce mythe, qui fait d'Apollon Pythien un conquérant fondateur, explique son patronage de la fondation de colonies grecques et l'expansion de son culte dans l'ensemble des colonies. Il place aussi l'oracle au cœur du sanctuaire.
Selon une autre tradition, que suit Eschyle et dont la musique a été gravée sur un mur du Trésor des Athéniens à Delphes, l'oracle a d'abord été celui de la Terre, puis celui de divinités féminines successives pour être enfin transmis à Apollon.
Le sanctuaire de Delphes, en effet, est « oraculaire » : la parole du dieu y est transmise aux hommes par l'intermédiaire de la Pythie, dont la tradition antique fait une jeune vierge inculte, installée sur un trépied sacrificiel placé dans une fosse oraculaire, l'adyton, juste au-dessus d'une fissure d'où les Anciens pensaient qu'émanaient des vapeurs toxiques ; la Pythie tient une branche de laurier, l'arbre du dieu Apollon, et une phiale, récipient plat dépourvu d'anses, servant aux libations. 25 litrai en électrum représentant un trépied delphien ainsi que la tête laurée d'Apollon.
La consultation de l'oracle était au départ annuelle : elle avait lieu le sept du mois Byzios (février-mars), jour de la fête d'Apollon. Elle se fit ensuite le sept de chaque mois durant la période de neuf mois où Apollon était censé occuper le site : ce jour fut nommé polyphthoos (πολύφθοος, « jour où l'on offre de multiples gâteaux sacrés »).
Des rites précédaient la consultation : ils étaient accomplis en fonction de la prophétesse et requéraient la présence de deux prêtres. Ces derniers exerçaient leur charge à vie et étaient secondés par cinq hosioi (ὅσιοι) qui maintenaient le culte, et deux prophètes. L'un de ces derniers assistait la Pythie, notamment en traduisant ses paroles afin que l’oracle rendu soit compréhensible. Les réponses du dieu étaient transmises en prose, et en vers sous forme d’hexamètres.
Dans le détail, on ignore si la Pythie était visible, aucun témoignage digne de confiance n'étant explicite sur la question. La tradition la plus courante rapporte cependant que la Pythie aurait été cachée par un voile et que le consultant ne pouvait la voir.
La voie sacrée
L'omphalos (le nombril du monde), une réplique en fait
Le trésor des Athéniens
Admirons le mur de soutainement
Le temple d'Apollon
Le théâtre
Le stade
Le musée
L'Aurige
Deux nuits à Galaxidi (Γαλαξίδι)
Monastère d'Osios Loukas (Ιερά Μονή Οσίου Λουκά )