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Visite du LAAC |
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Le Lieu d'art et action contemporaine de Dunkerque (LAAC), anciennement musée d'art contemporain de Dunkerque, est un musée d'art contemporain constitué d'un bâtiment et d'un jardin de sculptures.
Le LAAC a été fondé grâce au travail entrepris, au début des années 1970, par Gilbert Delaine, un ingénieur, néophyte en matière d'art contemporain, mais qui aurait eu un véritable coup de foudre pour une peinture abstraite de Ladislas Kijno en feuilletant un magazine d'art.
Gilbert Delaine crée, en 1974, une association nommée L'Art contemporain, dans le but de réunir une collection pour la ville. Il réussit, en partie grâce à la loi Malraux, à intéresser à son projet des industriels, des personnalités et des artistes comme Ladislas Kijno, Victor Vasarely, Alfred Manessier, Jean Le Moal, Arthur Van Hecke, Joan Mitchell, Arman, César ou Karel Appel.
Ni esthète, ni spéculateur, mais véritable amateur d'art, Delaine achète selon ses coups de cœur. Aux artistes, il leur demande d'offrir une œuvre pour chaque pièce achetée par l'association et, en 1982, neuf cents œuvres sont ainsi rassemblées. C'est aussi cette année, en décembre, qu'est inauguré le bâtiment du musée d'art contemporain conçu par l'architecte Jean Willerval, au coeur du jardin de sculptures composé par le paysagiste Gilbert Samel, inauguré quant à lui en 1980.
En 1990, il présente une rétrospective « Prix Niépce, 1995-1990, Photographie » avec les œuvres, notamment de Jean Dieuzaide, Robert Doisneau, Jean-Louis Swiners, Jean-Marc Zaorski, Patrick Zachmann.
De nombreux problèmes surgissent sous forme de conflits politiques locaux, de problèmes d'assurances et de dégâts des eaux. Le musée ferme ses portes en 1997. La collection est enrichie avec comme objectif de couvrir toute la création contemporaine de 1945 à nos jours. Le FRAC Nord-Pas-de-Calais, le Centre Pompidou et le musée d'Art moderne de Lille prêtent des œuvres, et le musée d'art contemporain de Dunkerque rouvre le 24 juin 2005, sous le nom de LAAC.
Le bâtiment conçu par Jean Willerval présente une forme singulière, dont l'enveloppe couverte de céramique blanche tranche avec son environnement paysage :
« Le plan est carré, coupé selon les médianes et les diagonales par les brèches des vitrages et prolongé par "huit alcôves" en croix grecque. Mais c'est moins qu'un tracé : les traces de la lumière se répondant d'une ouverture à l'autre, selon une géométrie qui change avec les heures du jour. La symétrie qui est évidente - et nécessaire - est toujours niée quelque part, selon la règle subtile qui est celle des modernes. »
Le bâtiment est rénové en 2005 par les architectes Benoît Grafteaux et Richard Klein qui retravaillent l'éclairage, l'acoustique et mettent en place un mobilier modelant les espaces, permettant notamment la création du cabinet d'arts graphiques en mezzanine.
Au cœur d’un jardin de sculptures, d’eau, de pierre et de vent, à proximité immédiate de la plage, le LAAC défie le ciel avec son architecture étonnante. Pétillant et joyeux comme les années pop, il conserve une très riche collection, miroir des années 1945 à 1980. Celle-ci, riche de plus de 1 500 pièces, peintures, sculptures, dessins, estampes, photographies, est présentée de façon cyclique en fonction de la programmation des expositions.
Le LAAC conserve, autour de Circus de Karel Appel, l’un des plus riches ensembles d’œuvres d’artistes de CoBrA en France. Il réunit par ailleurs de très nombreuses œuvres d’abstraction lyrique et informelle (Hugh Weiss, Pierre Soulages, Hans Hartung, Alfred Manessier, Joan Mitchell…), quinze sculptures des Nouveaux Réalistes Arman, César ou Niki de Saint Phalle, une pièce majeure d’Andy Warhol, Car Crash, et plusieurs œuvres importantes d’artistes de la Figuration narrative, tels Bernard Rancillac, Hervé Télémaque ou Peter Klasen…
D’autres tendances et mouvements artistiques de la seconde moitié du XXe siècle sont également représentés : abstraction géométrique, art concret, Supports/Surfaces…
Le LAAC permet enfin de découvrir des artistes du Nord tels Eugène Leroy, Eugène Dodeigne, Bernard Guerbadot ou Édouard Pignon.
Belgitude
Pour la première fois, le Lieu d'Art et Action Contemporaine propose une exposition d'ampleur sur la création belge d'après-guerre, au prisme du regard singulier du collectionneur Maurice Verbaet. « Belgitudes » offre un vaste panorama de près d'une centaine d'œuvres choisies dans l’une des plus importantes collections particulières anversoises. Il n’y a ici aucune tentative de définir un «art belge », les circulations artistiques s'étendent bien au-delà de frontières politiques et administratives. Ce qui pourrait caractériser, à quelques exceptions près, la situation commune des artistes présentés, c'est qu'ils et elles nous sont plutôt mal connus en France. Pourtant, tous et toutes ont participé, avec leurs singularités, aux grandes tendances artistiques européennes et internationales que cette exposition propose de parcourir au travers de quatre salles thématiques «Plans, couleurs, mouvement », « Figurer, refigurer, défigurer », « Signes, gestes, matières » et « Plastique, érotique, médiatique ». La collection de Maurice Verbaet entre en résonance avec celle de Gilbert Delaine, fondateur du musée. De générations différentes et en dépit de parcours tout à fait distincts, Verbaet et Delaine partagent pourtant un projet original commun, celui de faire connaître la production artistique de cette période charnière de l'après-guerre en Belgique et en France, une période souvent reléguée et peu mise en valeur aujourd'hui. Pour Maurice Verbaet, éternel amateur qui affirme avec malice « cultiver la paresse comme un art de vivre » l’art belge d'après-guerre est pourtant bien devenu un domaine d'expertise. Sa collection en dresse un paysage dense, complexe et polycentrique. Celle-ci confirme la qualité de personnalités reconnues et vient aussi combler des manques dans le canon historique : autant de figures artistiques à (re)découvrir...
Plans, couleurs, mouvements
Au sein des groupes de laJeune Peinture Belge(fondée en 1945) et de l'Art Abstrait(fondé en 1952), les artistes belges se sont affirmés comme parties prenantes du mouvement international de l’abstraction géométrique d’après-guerre dont l'expression renaît après un premier temps fort dans les années 1920.
Cette période intense de recherches démarrées après la Seconde Guerre mondiale se caractérise par la production de formes construites et de compositions rythmiques de plans colorés, qui évolue à partir des années 1950 vers la recherche du mouvement, réel ou suscité par des jeux optiques.
Chez certains artistes comme Jo Delahaut ou Luc Peire, ces recherches picturales géométriques radicales se poursuivent jusqu'aux années 1980 et au-delà, avec la même rigueur et inventivité picturale.
Figurer, refigurer, défigurer
La deuxième salle, intitulée « Figurer, refigurer, défigurer », présente ainsi de nouvelles manières de représenter, qui tout en abordant des genres classiques – le paysage ou la figure humaine – se traduit par une expression brute, procédant par déconstruction. Son langage est parfois naïf, comme dans les œuvres de René Guiette des années 1950, période où les artistes ont redécouvert le caractère essentiel des dessins d’enfants, de l’« art des fous » et des arts traditionnels, dont ils s’inspirent. D’autres empruntent une voie plus informelle, marquée par des gestes fougueux et denses, qui se teintent à partir des années 1960 de couleurs pop acides, comme dans les toiles de Roger Raveel ou Fred Bervoets.
La salle suivante poursuit l’exploration de cette peinture gestuelle par son pendant abstrait. Sa spontanéité laisse émerger, telle une sorte d’écriture automatique, un vocabulaire de signes proche de la calligraphie, qu’emploient notamment les artistes issus de la mouvance CoBrA belge, comme Christian Dotremont, Pierre Alechinsky, Serge Vandercam ou Englebert Van Anderlecht. D’autres œuvres témoignent d’une recherche spécifique sur la matière picturale et sa capacité expressive, tels Marc Mendelson, Guiette ou Bert de Leeuw. Cette tactilité de la peinture est mise en parallèle des recherches sculpturales singulières, à partir de textiles tissés et noués, développées par l’artiste d’origine polonaise Tapta.
Signes, gestes, matières
La gestualité picturale qui émerge après-guerre trouve des expressions abstraites où la toile est une arène - selon les mots du critique Harold Rosenberg -, le lieu d’une action de peinture.
De la spontanéité de la touche apparaît, telle une sorte d'écriture automatique, un vocabulaire de signes proche de la calligraphie, qu'emploient notamment les artistes issus de la mouvance CoBrA belge comme Christian Dotremont, Pierre Alechinsky, Serge Vandercam ou Englebert Van Anderlecht.
D'autres œuvres, faites d'empâtements, d'empreintes ou de grattages, témoignent d’une recherche spécifique sur la matière picturale et sa Capacité expressive, comme chez Marc Mendelson, René Guiette où Bert De Leeuw.
À cette tactilité de la peinture, répondent des recherches sculpturales singulières, tels les ardoises gravées de Raoul Ubac et les textiles tissés et noués expérimentés par Tapta.
Plastique, érotique, médiatique
L'intérêt des peintres au tournant des années 1960 pour le flux des images et des objets de la société de consommation n’a pas seulement été circonscrit au Pop Art anglo-américain ou au Nouveau Réalisme français. En réalité, le phénomène a été partagé par nombre d'artistes, en plusieurs points du globe, y compris brièvement en Belgique. Émergent ainsi au cours des années 1960 des personnalités tel Pol Mara ou Louis-Marie Londot, dont les peintures reprennent les couleurs criardes des annonces publicitaires et les motifs de la vie moderne - objets de consommation courante, faits d'actualité, femme-objet.
D'autres expérimentent les nouvelles matières plastiques dans l’espace du tableau, comme Mi Van Landuyt ou Evelyne Axell qui explorent toutes deux les jeux de transparence du Plexiglas.
Curiosité témoignant de l'esprit du temps, un ensemble de modèles de boîtes Tupperware®, également objets de la collection, complète ce paysage des sixties. -
Jean-Luc Poivert - Tout peindre
Jean-Luc Poivret a occupé la scène artistique contemporaine des années 1980 aux années 2000 en se manifestant par une pratique créative très large : le dessin, la peinture, le livre… Sa culture livresque est d’ailleurs l’une des sources essentielles de son imaginaire créatif. Il est nécessaire pour le comprendre de plonger dans son enfance et de regarder le rapport intime qu’il entretenait avec sa grand-mère. Il dira d’elle : « Je suis l’élève de ma grand-mère », sa bibliothèque, sa cuisine, son rapport à la nature, l’orage, le ciel étoilé, l’univers… L’asthme et le lit de Jean-Luc… Tout émane de cette source-là, de l’univers familial en Normandie et des traces de la guerre. « Elle voyait loin », « ce n’était pas petit », « ce n’était pas médiocre »… « Elle m’a appris à voir loin… ». Le décor est planté, il animera durablement la vie de l’artiste. Le déroulé est établi pour sa création artistique. Son œuvre est un hommage à sa grand-mère.
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