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La façade de la cathédrale
Le cloître
Sans doute l’un des plus beaux cloîtres du Roussillon, et surtout le seul, avec celui d’Arles-sur-Tech, à être intact sans jamais avoir été restauré. Construit du XIIe au XIVe, il résume dans une harmonie étonnante l’évolution de la sculpture de l'époque. Il est en marbre blanc veiné de bleu de Céret. La galerie sud, la plus ancienne, est de style roman. Sur les chapiteaux, des motifs végétaux et animaliers, mais aussi la création d'Adam et Eve. Les thèmes sont les mêmes dans la galerie ouest, mais d’une facture différente : on sent le début du gothique. Il s'affirme dans la galerie nord pour triompher dans la 4° galerie décorée de superbes chapiteaux illustrant des épisodes évangéliques : Annonciation, Visitation, Naissance de Jésus, Fuite en Egypte, Dormition de la Vierge.
L'intérieur de la cathédrale
Du cloître, on accède à la cathédrale Sainte-Eulalie. Consacrée au XIe, elle se distingue par son clocher carré, son portail en marbre et son mobilier (superbe retable en bois peint du XIVe, bénitier d'époque romaine, etc.). On remarque, face à l’entrée latérale, la croix des outrages. Elle ne supporte pas le Christ crucifié mais les instruments de la Passion. Ce type de croix, en bois et de cette taille, est rare en France.
Nous sommes montés sur le toit de la cathédrale
Le musée Etienne Terrus
Étienne Terrus, né le 21 septembre 1857 à Elne (Pyrénées-Orientales) et mort dans la même ville le 22 juin 19221, est un peintre français, spécialiste des paysages du Roussillon.
D'un talent précoce, Étienne Terrus part étudier à l'École des beaux-arts de Paris dans l'atelier d'Alexandre Cabanel en 1878. Ce Catalan attaché à ses racines ne se plaît cependant pas dans la vie parisienne. Il ne se lie pas avec ses condisciples et retourne rapidement à Elne, où il réalise la majorité de ses œuvres.
Cheminant à pied avec son chevalet et son matériel, il peint des vues du Roussillon. Son art reflète l'influence de Jean-Baptiste Camille Corot, du postimpressionnisme, des nabis, de Paul Cézanne et du fauvisme. Terrus est apprécié de son vivant par un grand nombre d'artistes, parmi lesquels George-Daniel de Monfreid, André Derain et Henri Matisse, avec qui il échange une abondante correspondance entre 1905 et 1917.
Ami et mentor d'un autre grand artiste roussillonnais, Aristide Maillol, il préfère, contrairement à ce dernier, demeurer dans sa région natale.
Un lien étroit a toujours uni Etienne Terrus au Pays Catalan. Renonçant à une carrière parisienne, l'artiste revendique par sa peinture le fort attachement qu'il porte à son territoire. Pour lui, la véritable création vit loin des discussions de salons parisiens portées par des modes tant éphémères qu'artificielles. En ce sens, il partage le constat d'une génération qui n'hésite plus à quitter Paris pour révolutionner, par leur authenticité, le monde l'art. Cézanne rejoint Aix-en-Provence en 1884, Van Gogh s'installe à Arles en 1888 et Gauguin part pour Tahiti en 1891.
Le peintre Etienne Terrus [Elne 1857-1922] occupe dans l'histoire de la création en Pays Catalan une place prépondérante. En phase avec les révolutions esthétiques de son temps, il sera le premier artiste nord-catalan à quitter l'atelier pour aller peindre directement sur le motif. Le paysage deviendra, pour lui, un véritable lieu d'expérimentation esthétique et l'espace privilégié d'expression de sa singularité d'artiste.
Dès 1882, Etienne Terrus décide de se ré-ancrer à Elne. Figure centrale de la création nord-catalane, il participera à la mise en place d'une scène artistique propre à la Catalogne du Nord en exposant avec Aristide Maïllol. Gustave Violet, Louis Bausil et George-Daniel de Monfreid aux Salons des Artistes Roussillonnais [1901- 1912]. Il accueillera en Pays Catalan de nombreux artistes. Il accompagnera ou participera ainsi aux importantes révolutions artistiques qui ébranleront depuis le Pays Catalan l'ensemble de l'histoire de l'art comme le Fauvisme à Collioure en 1905 où le Cubisme et le Méditerranéisme à Céret de 1909-1913 .
Etienne Terrus décédera en 1922. Son œuvre demeure cependant toujours gravée dans l'imaginaire artistique du Pays Catalan comme essentielle, généreuse et fondatrice.
Etienne Terrus réalise, en 1887, deux copies d'oeuvres d'artistes contemporains : « Barques de pêche à Dieppe » d'Auguste Flameng et « Le Transport La Corrèze » de Frédéric Montenard. Ces deux pièces laissent entrevoir une volonté d'éclaircissement de la palette de Terrus qui quitte progressivement le clair-obscur pour des ciels plus lumineux. Il commence, pour ses compositions personnelles, à quitter l'atelier et à s'inspirer de la nature qui l'entoure. Terrus signe des œuvres totalement en phase avec son temps et suivant le courant Naturaliste des annees 1880-1900.
Désormais, le travail naturaliste de Terrus se centre autour de la nature et du paysage. Ce genre devient prépondérant dans l'œuvre de Terrus, car contraire- ment aux scênes historiques, mythologiques ou religieuses figées par les canons académiques, il lui offre un large champ d'expérimentation esthétique. Terrus s 'approprie, afin de traduire de la manière la plus personnelle, le paysage catalan, certains effets picturaux propres aux impressionnistes ou, d'autres fois, une touche proche de celle des jeunes artistes post-impressionnistes.
L'exposition temporaire est consacrée à Virgili Vallmajó Batlle dit Virgilio
Virgili Vallmajó Batlle est né à Olot en 1915, son souvenir a été totalement effacé après la Guerre civile. Dans sa jeunesse, il avait travaillé dans l’imagerie, dans le secteur textile et dans celui du papier. Il participa à des activités syndicales tout en s’occupant de plusieurs initiatives culturelles, sportives et associatives. La révolte militaire contre la République le poussa à entrer dans le Comité antifasciste de Sant les Fonts où il travaillait. Il partit en tant que volontaire sur le front d’Aragon et, plus tard, s’exila en France. Il vécut un certain temps à Montauban puis, après son mariage, il s’installa à Toulouse, ville qui accueillait une importante colonie anarchiste. Il y mourut de tuberculose en 1946.
Bien qu’il réalisa son œuvre en pleine pénurie, marginalisé et malade, la peinture de Virgili Battle Vallmajor a été décisive pour maintenir et renouveler la voie de la modernité et des avant-gardes au cours des années quarante du siècle dernier. Sa contribution esthétique se base essentiellement sur des expériences d’origine cubiste qui lui permirent de cultiver une peinture non figurative, très synthétique et d’une grande radicalité quant aux formes. Sur le plan de l’histoire, l’œuvre de l’artiste occupe une position d’avant-garde parmi les auteurs nés en Espagne qui exploitèrent l’abstraction géométrique. Ses peintures suggèrent l’aspiration de la construction d’une réalité alternative et sans dépendances qui correspond à ses angoisses utopiques et libertaires.
Dans l'escalier
Le monument aux morts
En 1922, année de la mort de Terrus, la Vile d'Elne inaugure le monument aux morts de la Première guerre mondiale qu'elle avait commandé à Aristide Maillol. Ce monument reprend une œuvre plus ancienne du sculpteur : Pomone [1910].
Pour les enfants d'Elne tombés au front, Maillol n'a pas voulu réaliser une œuvre patriotique et belliqueuse. Au contraire, il offre une Vénus drapée, symbole de la fertilité et de la renaissance pour que le sacrifice d'une génération permette l'éclosion d'une nouvelle civilisation pacifique.
Depuis 1973, un tirage en bronze remplace au chevet de la cathédrale l'œuvre originale désormais conservée au Musée Terrus.
Trois nuits à Banyuls
L'impression de revenir chez nous : cinq nuits à Gruissan